Dans les troubles des conduites alimentaires comme l’anorexie et la boulimie, la relation à la nourriture est perturbée. Le plus souvent, le traitement de ces troubles implique à la fois médecins, psychologues et diététiciens.
L’anorexie, qu’est ce que c’est ?
L’anorexie mentale est un trouble des conduites alimentaires (TCA), c’est-à-dire une perturbation de la relation à l’alimentation. Elle se caractérise par une perte de poids intentionnelle. Les personnes les plus concernées sont les jeunes filles, à l’adolescence, mais cela peut aussi toucher les jeunes hommes.
L’anorexie, comme les autres TCA, peut avoir des conséquences importantes sur notre vie affective, familiale, sur les études, le travail et les relations amicales. Malgré ces difficultés, il est possible de se rétablir de ce trouble.
Les symptômes de l’anorexie :
Les symptômes de l’anorexie mentale sont indiqués dans la Classification internationale des maladies (CIM-10, 2008), l’une des deux classifications de référence.
Ils comprennent :
- Perte de poids intentionnelle, associée à la peur de grossir et d’avoir un corps flasque
- Maintien d’un poids faible, en dessous des normes pour l’âge et la taille
- Vomissements provoqués et utilisation de laxatifs (accélérant le transit intestinal), coupe-faims et diurétiques (augmentant la production d’urine)
- Dénutrition de gravité variable, s’accompagnant de perturbations des fonctions physiologiques, notamment un arrêt des règles pour les jeunes filles et les femmes
- Restriction des choix alimentaires (la personne supprime certains aliments)
- Pratique excessive d’exercices physiques.
L’anorexie peut apparaître seule, ou accompagnée d’épisodes de boulimie associés à une sensation de perte de contrôle, un profond sentiment de culpabilité et de l’angoisse.
Pendant un moment, les symptômes de l’anorexie peuvent passer inaperçus. Puis, les conflits entre la personne et son entourage deviennent majeurs. Celle-ci est décrite comme tyrannique, imposant ses volontés à sa famille, et elle-même décrit sa famille comme ne la laissant pas tranquille, l’épiant et ne pensant qu’à la faire manger.
Les signes auxquels prêter attention :
Certains signes doivent nous alerter ou alerter notre entourage, et nous encourager à chercher l’aide de professionnels. Parmi ceux-ci :
- La perte de poids se poursuit au-delà d’un poids considéré comme un minimum pour l’âge et la taille de la personne
- Les préoccupations autour de la nourriture et/ou la forme du corps deviennent envahissantes, au point d’avoir des répercussions sur les relations sociales et familiales de la personne
- Les règles s’espacent ou disparaissent chez une jeune fille pour laquelle celles-ci étaient jusque-là régulières, ou bien une hyperpilosité apparaît
- La nourriture est l’occasion de conflits systématiques et violents avec l’entourage.
L’anorexie peut survenir subitement à la suite d’une déception scolaire ou sentimentale, d’un deuil ou d’un régime amaigrissant commencé suite à une remarque « vexante » sur le physique de la personne. Un début plus progressif est également possible.
On peut passer à côté d’une anorexie mentale, en prenant ce trouble pour :
- Un simple caprice alimentaire
- Un manque d’appétit, en lien avec une maladie physique ou suite à une contrariété
- La caractéristique d’un « petit appétit »
- Un régime minceur dont l’objectif serait raisonnable et où le poids perdu amènerait satisfaction.
Quand ce n’est pas de l’anorexie
L’anorexie peut aussi être confondue avec d’autres troubles, pourtant distincts. Parmi ceux-ci :
- La dépression
- Le syndrome d’alimentation sélective, où tout changement amène une angoisse importante avec un impact sur la vie sociale
- La phobie de déglutition (la peur d’avaler) qui peut apparaître après un événement traumatisant comme une fausse route ou une intubation
- La phobie alimentaire, qui peut se porter sur certains aliments en fonction de leur couleur, ou être liée à la peur d’attraper des maladies
- Le trouble obsessionnel compulsif (TOC), où la diminution de la prise d’aliments est liée à un besoin de contrôle sur tous les actes du quotidien.
La boulimie, qu’est ce que c’est ?
La boulimie est également un trouble des conduites alimentaires. Elle correspond à une envie irrésistible de manger beaucoup et vite, un comportement qu’on appelle hyperphagie. Cette pulsion se manifeste dans des moments de crise, sans aucune sensation de faim ni sentiment de plaisir. La quantité de nourriture consommée est importante. Celle-ci peut être ingérée sans être mâchée.
Ce trouble a des points communs avec l’anorexie, notamment la préoccupation excessive du poids et des formes du corps.
Les symptômes de la boulimie :
On distingue, dans la CIM-10, deux types de boulimie, la boulimie tout court, et l’hyperphagie boulimique.
La boulimie se manifeste par des crises de boulimie suivies de comportements visant à lutter contre la prise de poids : vomissements provoqués, utilisation de laxatifs, de diurétiques, jeûne, exercice physique intensif. Le poids de la personne est normal ou légèrement inférieur à la normale.
L’hyperphagie boulimique correspond à des crises de boulimie seules, sans comportement destiné à éviter de grossir. Elle peut occasionner un surpoids ou une obésité.
Les signes auxquels prêter attention
La crise de boulimie survient presque toujours en dehors des repas. Souvent, nous nous cachons et nous mangeons le plus vite possible car nous nous sentons coupable. Aussi il est utile que l’entourage soit attentif à tout comportement qui pourrait évoquer une boulimie, afin d’amener la personne à en parler.
S’il nous arrive de faire des crises de boulimie, nous pouvons nous interroger sur leur fréquence. Quand elles se reproduisent régulièrement, alors il peut être utile de chercher de l’aide.
La boulimie et l’hyperphagie boulimique sont souvent associées à un état dépressif, une anxiété, un sentiment de honte lié à la perte de contrôle, une faible estime de soi.
Qu’est ce que l’hyperphagie ?
L’hyperphagie est un trouble du comportement alimentaire (TCA). L’hyperphagie est très semblable à la boulimie en ce sens qu’elle implique la prise d’aliments en quantités importantes sur une courte période de temps. Contrairement à la boulimie, l’hyperphagie exclut les stratégies de contrôle du poids que sont les vomissements, la prise de laxatifs ou un régime restrictif « efficace ». La prise alimentaire hyperphagique est suivie d’un sentiment de honte et de culpabilité, encore amplifié car le patient souffre souvent de surcharge pondérale ou d’obésité.
Les symptômes de l’hyperphagie :
Les symptômes de l’hyperphagie sont la répétition de ces crises hyperphagiques impulsives, où le patient mange de façon particulièrement rapide une grande quantité d’aliments jusqu’à en ressentir un inconfort important ou de la douleur au niveau de l’estomac. Ces crises d’hyperphagie sont suivies d’un sentiment de honte et de culpabilité, ou même de colère contre soi-même. Très souvent le patient souffrant d’hyperphagie a perdu le repère des sensations régulatrices des prises alimentaires que sont la faim et la satiété. Les crises d’hyperphagie surviennent volontiers après les frustrations de la vie quotidienne ou dans des moments d’ennui et de solitude.
Comment soigner l’hyperphagie ?
Comme dans les autres troubles du comportement alimentaire (TCA), l’hyperphagie se soigne par une approche collaborative entre différents professionnels de santé. Un aide de nutritionniste connaissant les TCA (troubles du comportement alimentaire ) devrait aider à lutter contre les idées fausses que se font les personnes souffrant d’hyperphagie sur l’équilibre alimentaire : en général ils auraient tendance à se mettre trop en restriction, ce qui ne peut qu’amplifier les crises hyperphagiques.
Une démarche psychothérapique est hautement souhaitable, qui selon le patient pourra s’effectuer seul ou en groupe.
Un travail sur le rapport aux émotions et un développement de l’affirmation de soi sont souvent des points clefs de la prise en charge de l’hyperphagie.
Et les kilos émotionnels ?
Les kilos émotionnels sont des kilos acquis en lien avec des raisons émotionnelles qui ont amené la personne à prendre de mauvaises habitudes de vie.
Ce qui veut dire que son cerveau a enregistré cette habitude : j’ai une pensée comme « Je ne vais pas y arriver « qui déclenche une émotion désagréable comme le stress par exemple qui, elle, enclenche un comportement « Je vais manger pour apaiser mon stress ».
En effet, nos émotions peuvent nous pousser à trop manger, c’est-à-dire plus qu’à notre faim, mais aussi à mal manger, c’est-à-dire manger du sucre ou du gras, et donc à stocker des graisses. Ainsi, la nourriture fonctionne ici comme un système d’autosatisfaction, quand on veut éviter de penser, on mange, mais cela peut aussi être vrai quand on va bien, dans ce cas l’amour passe par les aliments, et donc, à chaque fois que l’on est bien, on mange.
Cette programmation peut venir de votre éducation si par exemple, vos parents, à chaque émotion inconfortable, vous donnaient un plaisir sucré, cette habitude s’est enkystée jusqu’à ce jour où vous lisez cet article. Le réflexe de manger lorsqu’on va bien ou pas bien remontre donc à beaucoup plus loin.
Comment se débarrasser de ses kilos émotionnels ?
Les kilos émotionnels sont plus compliqués à perdre que les autres, mais une fois perdus, c’est très souvent définitif.
Pourquoi ? Car perdre ses kilos émotionnels signifie que vous avez identifié la cause et que vous avez travaillé dessus. Cela vous permettra de ne plus refaire la même erreur.
Se faire accompagner par un thérapeute est utile car il faut faire un travail sur soi, et un professionnel de la psychologie sera en mesure de vous accompagner afin d’identifier les causes de ces kilos émotionnels. Il vous apprendra à repérer les différentes émotions à l’origine de ses prises alimentaires et fera un travail sur chaque émotion afin de vous débarrasser de vos kilos émotionnels. Perdre du poids est donc une question de libération émotionnelle et de connaissance de soi.